Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sophie et Gaël en Guyane
Sophie et Gaël en Guyane
  • Nous voulons, à travers ce blog, vous faire partager un peu de ce que nous vivons ici pour vous donner de nos nouvelles mais aussi l'envie de venir nous rendre visite. Vous trouverez donc des articles sur nos escapades, nos rencontres, nos découvertes...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
24 septembre 2013

Journal de bord de l'arrivée

 

Mardi 27 août :

Nous sommes réveillés par Monique et Justine qui se sont levées avant le soleil pour nous embrasser une dernière fois avant notre départ. Elles ont même apporté des croissants…

De quoi nous remonter le moral : les valises ne sont pas terminées malgré notre coucher tardif, et il faut enterrer Zoé, euthanasiée la veille pour cause de cancer des os généralisé, après 16 ans de douce folie. Elle nourrira le figuier sous lequel elle s’est réfugiée ces derniers jours.

On vous passe le trajet en mode karting, dû à un départ retardé, les papiers de voiture oubliés, une pause déjeuner rallongée, et nous voilà à Roissy où nous attend un comité d’adieu hors pair : Eric, Yves et Constance qui ont fait le déplacement pour nous croiser 5 minutes entre l’enregistrement in extremis et l’embarquement.

Nous avons juste le temps d’apprendre que nous serons reçus, pour notre escale martiniquaise, par les colocataires d’une amie de P’tit Quick. Ouf, nous n’aurons pas à dormir dans l’aéroport sur nos valises !

Gaël adore les longs trajets car c’est l’occasion de regarder plein de films. Dommage pour lui, sa télé ne fonctionne pas ! Nous suivons le soleil jusqu’à son coucher à notre arrivée à Fort de France. Une chappe de chaleur humide nous tombe dessus à la sortie de l’aéroport. Camille nous réceptionne et nous conduit (non sans quelques frayeurs routières). Eric ne s’est pas moqué de nous : nous sommes accueillis par Charlie, le deuxième coloc, qui nous sert un apéro devant une piscine à 35°. Nous sommes tellement fatigués de cette journée sans fin que nous n’en profitons même pas et filons nous coucher, avec la clim programmée à 28°C et qui nous parait fraîche…

comité de départ

 

Mercredi 28 août

Le lendemain, debout 6h pour la suite de nos aventures. Et cela commence bien : Moïse se jette sur mon pied à la sortie de la douche et m’enfonce sa canine profondément dans le métatarse droit. Moïse, c’est le chat de Fiche, dans la chambre de qui nous avons dormi. Peut-être se venge-t-il du fait que nous avons tenté de le mettre dehors cette nuit pour éviter les allergies en mettant son écuelle dans le couloir où le chien s’est précipité pour la vider. Ou peut-être lui ai-je écrasé la queue en entrant dans la chambre. Ou peut-être avais-je l’air particulièrement menaçante, au travers de la moustiquaire derrière laquelle il était planqué… Ou peut-être, et c’est là le vrai début des aventures, n’étant pas du tout connu pour mordre, a-t-il contracté la rage ??

Nous n’avons pas le temps d’envisager cette possibilité car nous sommes surpris par Corinne qui nous tombe dessus dans le hall d’embarquement : « C’est vous, Sophie et Gaël ? » « ?!! » Il s’agit d’une de mes futures collègues de l’école non existante Paul-Isnard, qui se rappelait, suite à nos échanges de mails, que nous arrivions par le même avion. Corinne était PES (prof des écoles stagiaire) l’an dernier à Cayenne, et a donc plein d’infos précieuses à nous donner sur la vie guyanaise. Elle a prévu d’aller à St Laurent en voiture de location. Ca nous arrange bien, on avait décidé nous aussi de prendre ce moyen-là, alors on va faire la route ensemble, profiter de son expérience et partager les frais !

On tente un arrêt chez son médecin à Cayenne pour s’assurer que tout va bien pour mon pied, mais impossible de le voir sans rendez-vous. Qu’à cela ne tienne, nous partons nous consoler en testant un resto bien sympa place des palmistes où nous découvrons avec délices les jus de maracuja et le poulet boucané.

La route, bien qu’elle longe la côte, ne nous laisse jamais voir l’océan. C’est une succession de végétation luxuriante et de paysages de savane avec des arbustes, et parfois des petits (mais vraiment petits) patelins. Nous nous réjouissons de ne pas avoir été affectés dans ces lieux isolés où l’on doit vite tourner en rond…

Crochet sur la route pour laisser un serpent traverser, et un peu plus loin pour laisser un oiseau manger son serpent tranquillement.

Arrêt à Iracoubo où l’église nous réserve une étonnante surprise : le carrelage est précisément celui de… Ty Louët ! (l’ancien, pas l’actuel)

Corinne nous explique que pour lester les bateaux, il arrivait autrefois qu’on les charge de carrelage. D’où la beauté des carrelages de beaucoup de maisons créoles. Ty Louët aurait-elle recelé, outre des allemands, des FFI, des chasseurs, des guetteurs, des roumains et des paysans, des bagnards ?

Voici la preuve en photos :

église Iracoubo (1)église Iracoubo (2)

 

Nous sommes accueillis chez Françoise, enseignante de Grand Santi et amie d’une de mes futures collègues, par Jean-Luc, l’un de ses amis.

Le semi-meublé annoncé se résume à un canapé, une table basse, un immense écran plat, deux ventilateurs, un frigo et quelques couverts. Heureusement, deux matelas se trouvant dans la chambre où Françoise a laissé ses affaires nous dépanneront pour que nous ne dormions pas par terre.

Il s’agit d’un logement sur deux étages faisant partie d’une résidence récente construite par la Siguy qui gère les HLM de St Laurent. Nous sous-louons à Françoise qui a l’air de craindre de perdre cette belle occasion. Ce n’est pas réglo mais ça nous arrange bien!

Voici quelques images :

 

 

 

 

 

L'entrée de la maison

 

30082013608

 

La boîte aux lettres. Ne vous étonnez pas si nous ne recevons pas notre courrier!

vue du canapé

Vue du canapé. Nous n’avons pas encore la clé pour ouvrir l’accès au jardin du fond

 notre cuisine

 La cuisine

 le hamac

 Notre hamac avec moustiquaire intégrée. Hihi, les crochets l’attendaient

l'escalier

 

 

Magnifique escalier

 notre chambre

Notre chambre

la salle de bain

Notre salle de bains. Depuis la photo, nous avons installé un rideau de douche. Vert anis. ;)

 chambre d'amis

 Chambre d’amis. D’ici votre venue, le couchage sera sûrement encore plus confortable

 

Vue de notre chambre :

 

 

notre arbre du voyageur

 

Notre arbre du voyageur. Pas encore fini de pousser

cour intérieur résidence

La cour intérieure où les enfants de la résidence se livrent à des parties de foot endiablées

La résidence dispose d’un chinois, autrement dit une petite épicerie chère mais bien pratique quand on débarque, qu’il est 19h et qu’on commence à bosser le lendemain !

Nous y trouvons du pain de mie, du jambon, du camembert en plastique, des chips, des carottes, un concombre, des yaourts, un agenda, un cahier, du sirop, du jus d’orange, des céréales, une boite de corned beef, le tout pour la modique somme de… 50€ ! La vie chère, c’est pas une blague ici !

Jeudi 29 août :

Réveil à la douche froide ! Eh oui, nous n’avons pas d’eau chaude. La toilette de ce matin se résumera donc à des ablutions succinctes.

Corinne passe me prendre pour qu’on aille à l’inspection. Heureusement que Noémie nous a transféré l’info, sinon on aurait cherché l’école Paul-Isnard pour rien…

Corinne, ancienne prof de tennis, qui vit en Martinique depuis 10 ans, demande cette année sa disponibilité pour retrouver son mari et ses jumeaux de 5 ans. On arrive donc assez en avance pour essayer de croiser l’inspecteur, et voici la vue qui nous attend près de l’inspection à 7 heures du matin :

 

EpaveL'épave Edith Cavell envahie par la végétation

 

 près de l'inspection (2)

 

 près de l'inspection (1)

L’ancien appontement du bagne

Réunion cocasse où l’on nous annonce que nous allons être dispatchées en surnuméraire dans des écoles en attendant l’ouverture de la nôtre. Je réclame une école pas trop loin, prétextant mon absence de moyen de transport, et l’on me donne gentiment l’école Saint Maurice, à 2,5 km de chez nous. Nous n’avons toujours pas de directeur.

L’équipe a l’air plutôt sympa : 4 métros jeunes et dynamiques, une martiniquaise créole tout aussi enthousiaste, et 2 guyanaises un peu molles. Il manque Sabrina, en arrêt, et Simon qui s’excuse, on ne sait pas pourquoi.

Avant de nous séparer, nous passons ensemble voir où en est notre école et ne sommes pas déçues du détour:

l'école Paul-Isnard fin août (1)

 l'école Paul-Isnard fin août (2)

A l’école Saint Maurice, immense maternelle de 16 classes, la directrice, originaire du Pas de Calais, me demande de seconder Julienne, PES en moyenne section. Ca tombe bien, elle est aussi dans un bungalow (préfabriqué), donc je vais pouvoir voir comment elle gère ce petit espace, et me faire une idée du niveau et du style des élèves. Nous partageons une ATSEM avec une autre MS : Christiane. Je découvre avec plaisir qu’ici, les ATSEM sont très impliquées dans la décoration des classes et prennent beaucoup d’initiatives dans ce domaine en découpant de jolies formes qu’elles attachent au plafond.

Je découvre aussi que les instits dépensent une bonne partie de leur prime de vie chère en matériel pour leur classe : plastifieuse, casiers, et photocopies quand la mairie décrète que le quota est épuisé.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
on voyage avec vous, c'est super.<br /> <br /> Génial l'histoire du carrelage de l'église
Publicité